Et j'ai vu votre visage. Mon abcès a dégonflé mais j'ai toujours la même rage. Voulez-vous bien m'offrir le moyen de desserrer les poings pour que je puisse serrer l'air du temps, l'art de vivre, l'air de rien, juste comme ça, parce que je le vaux bien ?
Et j'ai revu votre visage. Ses traits me paraissent tout à fait affables, auriez-vous l'amabilité de m'accepter à votre table ? Par accès d'orgueil, j'ose vraiment y croire. Mais mon abcès suinte à nouveau, un jus de sensibilité excessive conjugué à de l'espoir, pas toujours facile de mélanger les pommes et les poires. Allez, le chemin n'est pas encore tracé, même si j'ai déjà mal aux pieds. Allez, je rêve de moyens pour m'aider, les mains vides, à retirer le caillou qui se cache dans ma chaussure. Ce ne sont pas mes chaussures qui me font mal. Mon abcès m'a appris à bien me chausser. Question de sensibilité.
Allez, en avant, passager d'un bus ou piéton de l'impossible, je suis en droit de demander plus qu'un édit.
Et vos visages se reflètent de plus en plus sur le mien, mais c'est dans la gorge que demeure l'abcès.
Allez, crache tout rejet gastrique, c'est la vie, ses fantaisies, ses mimiques, ses impasses, ses interdits, mais rien de plus rassurant que les moyens d'arriver à bon port. Accès… réservé.
Virginie SIMARD
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