Pousser, je l'aurais bien fait si j'en avais eu la force, si Sainte Ursule m'avait fait grâce de ne plus péter un câble, simplement, juste comme ça, parce que pousser revenait à m'ouvrir le cul, lasse que j'étais de n'en savoir que faire, et fi d'en avoir que l'air.
"Poussez". Et pour autant je continuais à errer, me satisfaisant seulement de petites choses, comme ce foie de veau lentement poêlé par ma Maman. Le vinaigre balsamique y était pour beaucoup, mais c'était surtout une touche de malice, que dis-je de délice, que dis-je de magie, sans force et sans raison, et tout ça hors saison.
Mais mes manies velléitaires affichaient une puissance d'entier sur le compteur de mes rêves, pas si petit que ça pour celui qui saura se taire, qui saura user de sa clé de 12 pour me rejouer la cène, à moi, et à ma foncière incapacité à répondre quand on m'invite à simplement pousser.
Pousser une porte. Ce n'est quand même pas la mer à boire, me direz vous. Comme ranger le chiffon du pare brise dans la boîte à gants, histoire de bien faire et de rendre le tout bien fringuant, comme surfer sur Internet pour trouver un amant, histoire d'en avoir l'air et de n'en avoir que faire.
"Poussez". La roue, la grande, l'unique à l'instar d'une imminente mort, fortune comme réconfort de l'ultime effort, pousser pour entrevoir un trésor, pousser pour tout voir et encore ....
Aux portes de mes errances. Je l'avais oublié. En cette vie, la porte est béante et bien charmante, mais aussi très exigeante.
Tout conjuguer, tout appréhender, et s'il faut pousser pour y arriver, sachez l'entendre même désespéré.
Une inscription. Sur une porte. "Poussez". Fût-ce été "Bienvenue", "Sonnez", "Annoncez vous via l'interphone","Souriez, vous êtes filmés", ou plus simplement "Entrez", tout simplement, pourquoi "Poussez", si ce n'est pour les mamans ...
Aux portes de ma perception. J'ai finalement et légèrement poussé La porte. Déplacé le vide qui me tenait à ma place tout bonnement. Déplacé ce vide pour m'assurer qu'il n'était pas là comme simple comblement. Pour sortir, je devrai sans doute tirer un peu plus fort que je n'ai poussé. A moins qu'une porte de secours vienne à me consoler. Mais toujours, toujours, il faudra encore tirer ou pousser.
Sur le pas de la porte, à écouter aux portes, je mets alors la clé sous la porte. Qu'à cela ne tienne. S'il me faut pousser pour entrer, je me contenterai de cogner pour sonner le glas d'une ouverture espérée, sans gonds, sans gants même, juste histoire de gagner une porte sur le pallier à peine né de mes espérances avortées. Et ah ça oui, j'y serai (...)
Virginie SIMARD
08/06/20101
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