Je continue à lancer ma ligne. Le papier sur lequel j'écris a été réduit en mille morceaux, même plus de quoi trouver mon titre de transport. Question d'accès au monde comme dernière goutte d'eau pour le condamné assoiffé qui se transformerait alors en simple et digne invité.
Vous avez dit accès refusé ? Pas besoin de réservation, pas de départ anticipé, ni forcément de destination rêvée. Juste un besoin d'accessibilité. Au monde, aux autres, à la vie partagée. Un peu comme en rêvait déjà mon père quand il était jeune homme et que le monde auquel il était pourtant bien suspendu se dérobait déjà face à sa fatale pesanteur.
Vous avez dit accès fermé ? Si la porte est ouverte à certains, d'aucun ne peut me réduire au tunnel sans lumière. Une sortie de secours doit bien exister. Et ce n'est pas que mon père qui me l'a enseigné. Alors je chausse l'espoir d'y arriver, de colorer mes lignes d'appétit rassasié, de continuer, simplement parce qu'il faut continuer. Et ce n'est pas mon père qui me contredirait, on peut rêver de confettis entremêlés, il aimait tant à me le répéter, ce n'était pas seulement un rêve inaccessible : les confettis, grain de riz qu'il était, il était tombé dedans quand il était petit.
Virginie SIMARD
10/09/2010
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