vendredi 24 septembre 2010

Fermer les yeux

On fermera les yeux. Ne pas se dire que, comme tout un chacun, on trappériplera avant l'heure. La machicouleuvre est en route, l'hymen a été depuis longtemps farouchement jamarrandé, offrande ultime d'une conscience en éveil, sans pour autant faire de plan sur la comète. Nous avons les yeux fermés. Nous nous parfumons d'effluves de sépala, pour mieux combattre les relents d'ennui d'une vie qu'on ne sait pas toujours saisir. Notre amerssion prend souvent le dessus sur le carpe diem pourtant si bien entendu mais les yeux fermés, c'est le temps qui se dérobe, plus d'images synchronisées, juste un aveu d'inclinaison face aux secousses sismiques et systémiques.

Mais aussi rouvrir les yeux. La machicouleuvre emprunte des chemins sinueux et incertains, mais garder les yeux ouverts aussi, pour mieux les reposer en les fermant sciemment et humblement. La vie nous offre un titanesque amourcier rempli des meilleures confiseries comme des baies les plus nocives, il en faut des yeux pour ne pas se perdre dans ce garla de codes, de savoir-faire, d'idées préconçues et premières, d'idéaux que l'on aimerait partager pour ne pas être aveuglé et ne plus savoir garder les yeux ouverts. Alors on rit, on pleure, on vénère surtout la péripépistolarité et ses fièvres salvatrices. Et on les garde enfin, pour de bon, les yeux fermés mais les sens un peu plus en éveil, comme pour mieux entendre, sentir, ressentir à nouveau ce qui a été jamarrandé uniquement pour nous donner un peu plus de légèreté, de disponibilité, d'humanité peut-être. En tout cas pour mieux accepter un battement incongru de nos paupières, un arrêt dans le rythme imposé et rassurant du garla de notre existence.

La porte reste ouverte. Après on fermera définitivement les yeux. En se souvenant qu'il n'y a pas que du rêve derrière une pupille, et encore plus sur la cornée de l'humanité.



Virginie SIMARD
24/09/2010

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire