samedi 24 septembre 2011

Confirmé

La balance est faussée et le fléau tordu ; 
Les poids qui marquent faux, désormais inutiles 
Sont jetés dans leur boîte et s’amassent en piles 
Comme au pied des gibets les grappes des pendus. 

Malheur à nos censeurs à l’esprit biscornu 
Qui nous tiennent courbés sous leurs lois imbéciles ; 
Ils offrent inconscients leurs discussions stériles 
Aux coups pourtant prévus d’un glaive suspendu ; 

Malheur aux cabotins et à la bourgeoisie, 
Colporteurs du mensonge et de nos hérésies 
Et malheur à tous ceux qui sont dans leur fauteuil 

Attendant bien au chaud qu’on leur donne des places. 
Je ne puis leur cacher, je leur dis bien en face, 
La justice est boiteuse et ne voit que d’un œil.

mercredi 21 septembre 2011

C’est elle qui en avait eu l’idée

Ainsi donc je vous écris. Dire que je vous écris est le seul moyen que j’ai trouvé de ne pas vous écrire en vous écrivant. Cette lettre n’est pas datée, son temps n’est pas fixe, à la mesure d’une temporalité amoureuse échappant aux règles d’esthétique d’un cerveau bien fait.

Ce qui dicte la mesure de mes mots échappe tout autant à ma conscience. Pourtant c’est elle qui en avait eu l’idée. C’est elle qui m’avait fait entrevoir la fin avant le début. De cette histoire je retiendrai l’effrayante beauté de l’iris entourant la pupille de l’œil après l’amour, n’ayant jamais été capable de voir le moindre regard, juste un œil à la fois s’offrant entier et échappant au plus profond à ma conscience.

C’est pourtant elle qui en avait eu l’idée, ma petite conscience, petite pupille et parole défiant les grandes qui ne beurrent pas pour autant les épinards. Ma petite conscience, c’est qu’elle en a même avant l’heure, des idées pour me surprendre et surtout me suspendre dans mon inconsistante inconscience. Petite idée, grande action, mais il n’y a bien que les optimistes déviant sur les lacs qui peuvent asseoir de tels propos, petite houle et grande galère ne conduisent ni à la paix ni au repos.

Oh ! Paix à mon âme, et c’est ma conscience qui en a eu l’idée. Association ou distorsion, et supérieure à toute addiction, je veux dire si on en a une, de conscience, et surtout de distinction.

Ainsi donc je vous aurais écrit. Qui n’est jamais tombé n’a pas une juste idée de l’effort à faire pour se tenir debout. Et ce ne sera pas faute de l’avoir dit. Encore une fois, c’est elle qui en avait eu l’idée, ma grande conscience, ma seule idée pour toute dictée.


Bien affectueusement et en toute conscience