mardi 21 juin 2011

Hélène. Rolland Garros.

Il bondit dans le train. Hélène. Jeu n° 1. Il lui fallait retrouver Hélène. Il savait qu’elle avait sa place. 2ème tribune est, rang 1, place 27. C’était la sienne. Qu’à cela ne tienne.

Ce Rolland Garros avait son pesant d’or. En quel sens ? Qu’à cela ne tienne, quand simplement ça démange. Quand bien même si raison n’est plus sienne.

Retrouver Hélène. Une partie de tennis pour bouillir de plaisir, sans même contrepartie, sans faim, du début à la fin, fuyant l’hologramme d’une compétition échappant elle-même à la quatrième dimension. Ainsi soit-il.

Et ainsi donc. Compétition en béton. Pré visionnée en trois sets pour un ultime jet. Et fussent les lys odorants à souhait à supposer trois sets, le printemps, un vent de victoire sur les hanches, six, cinq, point de place aux manches.

Rolland Garros. Il n’avait pas signé. Pour autant il y était. Place 27, rang 1, tribune Est. L’hélicoptère des chaînes filmait déjà le court, ce maître court déserté face au mal être d’un mendiant d’amour. Intrinsèque partie du set, se vantant d’avoir trié les haricots, n’ayant pas eu la chance d’avoir un pote honoré par « Harry and Co ». No comment.

Hélène… Le périnée, le pourtour de l’aine, petits pelotons de sa… peut-être propre mère. Hélène, Rolland Garros, que de jeux de mots, d’amour, de sauts, de haricots…

Et les asticots. Toujours dans l’aine. Hallucinogènes. Ceux qui viennent avant le premier set, avant le premier rot. Ceux qui sèment un aller-retour tout sec. Ceux qui dilapident jusqu’à un hélicoptère et bien plus quand on reste à terre. Essayer de placer des mots imposés, pour faire valoir un savoir-faire, pour asseoir que d’assises propres et primaires soi-disant et pour ainsi dire premières… Puis se taire (…)

Hélène, rang n°1, saurais-tu me déplaire ?... Hélène, comme une hélice gourmande gouverne, tu vois, tu sens, tu prends les commandes, Hélène, tu es là, juste assise là, tribune en face, probablement, très certainement…

Et j’enrage, je ne commande rien, tout bonnement, mais l’aine, Hélène, se situe bien près de ton hélice suprême, HELENE ? ….

Et que de lys blancs pourrais-je t’offrir pour mieux me taire, Hélène, et en quels lys un peu plus blancs, plus légers que l’hélium mais tout aussi inflammables pourrais-je te plaire, Hélène ?

Prudence. Hélène. Simplement Hélène. Mon hélium. Et quand bien même. Dans l’aine. Périnée, et même. Hélène. Je t’aime (…)

Et merde. Le retard n’épargne même pas celui qui aime. En moins d’un set, j’ai bondi dedans. Pourtant. Et oui. En y revenant. En revenant présentement quand je bondis dans le train. Que merde. Fi d’en sourire. Dans la durée. La porte ne voulait pas s’ouvrir.


Virginie SIMARD
21/06/2011

mercredi 8 juin 2011

Les portes

Aux portes de mes errances. Ah ça oui, j'y étais. Et quand bien même vous l'auriez dit, et si eux l'avaient émis, qu'il me fallait avant tout que le lire, car c'était écrit. La porte l'indiquait bien. Elle se réduisait même à ce petit rien, une inscription comme toute injonction : "Poussez".

Pousser, je l'aurais bien fait si j'en avais eu la force, si Sainte Ursule m'avait fait grâce de ne plus péter un câble, simplement, juste comme ça, parce que pousser revenait à m'ouvrir le cul, lasse que j'étais de n'en savoir que faire, et fi d'en avoir que l'air.

"Poussez". Et pour autant je continuais à errer, me satisfaisant seulement de petites choses, comme ce foie de veau lentement poêlé par ma Maman. Le vinaigre balsamique y était pour beaucoup, mais c'était surtout une touche de malice, que dis-je de délice, que dis-je de magie, sans force et sans raison, et tout ça hors saison.

Mais mes manies velléitaires affichaient une puissance d'entier sur le compteur de mes rêves, pas si petit que ça pour celui qui saura se taire, qui saura user de sa clé de 12 pour me rejouer la cène, à moi, et à ma foncière incapacité à répondre quand on m'invite à simplement pousser.

Pousser une porte. Ce n'est quand même pas la mer à boire, me direz vous. Comme ranger le chiffon du pare brise dans la boîte à gants, histoire de bien faire et de rendre le tout bien fringuant, comme surfer sur Internet pour trouver un amant, histoire d'en avoir l'air et de n'en avoir que faire.

"Poussez". La roue, la grande, l'unique à l'instar d'une imminente mort, fortune comme réconfort de l'ultime effort, pousser pour entrevoir un trésor, pousser pour tout voir et encore ....

Aux portes de mes errances. Je l'avais oublié. En cette vie, la porte est béante et bien charmante, mais aussi très exigeante.

Tout conjuguer, tout appréhender, et s'il faut pousser pour y arriver, sachez l'entendre même désespéré.

Une inscription. Sur une porte. "Poussez". Fût-ce été "Bienvenue", "Sonnez", "Annoncez vous via l'interphone","Souriez, vous êtes filmés", ou plus simplement "Entrez", tout simplement, pourquoi "Poussez", si ce n'est pour les mamans ...

Aux portes de ma perception. J'ai finalement et légèrement poussé La porte. Déplacé le vide qui me tenait à ma place tout bonnement. Déplacé ce vide pour m'assurer qu'il n'était pas là comme simple comblement. Pour sortir, je devrai sans doute tirer un peu plus fort que je n'ai poussé. A moins qu'une porte de secours vienne à me consoler. Mais toujours, toujours, il faudra encore tirer ou pousser.

Sur le pas de la porte, à écouter aux portes, je mets alors la clé sous la porte. Qu'à cela ne tienne. S'il me faut pousser pour entrer, je me contenterai de cogner pour sonner le glas d'une ouverture espérée, sans gonds, sans gants même, juste histoire de gagner une porte sur le pallier à peine né de mes espérances avortées. Et ah ça oui, j'y serai (...)

Virginie SIMARD
08/06/20101